Dans son chapitre 3, l’accord attribuait aux filières métiers la définition des compétences, les modalités d’évolution d’un palier à l’autre, et la définition du contenu enrichi pour un métier, dans un délai maximum de 18 mois. Ces modalités concrètes d’application étaient annoncées comme nécessaires pour cet accord de principe avant sa mise en œuvre généralisée prévue en juillet 2018. La déclinaison de cet accord a donc pris du retard et ses dispositions ne s’appliquent que partiellement encore en 2019.
Accord Orange SA portant sur la reconnaissance des compétences et des qualifications Art 2.1
Selon l’entreprise et l’accord signé par la CFDT, la CGC et FO en février 2017, la définition des compétences et qualifications attendues est dépendante du contexte et de son évolution. Ce contexte est constitué :
Orange s’engage à ce qu’une analyse des conséquences de ce contexte sur les compétences et qualifications attendues soit menée et présentée dans le cadre de la GPEC (Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences). Or la négociation GPEC 2019-2021 a échoué. Orange s’engage également à être attentive au maintien des compétences et qualifications au regard des évolutions pour en garantir l’adéquation aux exigences du métier, en accompagnant ses salarié-es.
Accord Orange SA portant sur la reconnaissance des compétences et des qualifications Art 2.1.2
Dans l’accord Reconnaissance des compétences et qualifications, chaque filière métier devient la garante de la définition précise et complète des compétences attendues, en lien avec les évolutions business, technologiques et stratégiques. Les compétences attendues sont de nature diverse et les compétences comportementales en font partie.
Les compétences attendues peuvent évoluer au fil des années, en fonction des priorités du métier, de la stratégie de l’entreprise, ou d’un contexte de marché ou autre.
Pour chaque métier, et si c’est pertinent, la polyvalence et la poly-compétence sont définies par les filières métiers.
Accord Orange SA portant sur la reconnaissance des compétences et des qualifications du 20 février 2017 Art 2.1.3 et 2.1.4
L’accord institue quatre niveaux de compétences sur un poste donné : de base, opérationnel, avancé, de référence. Chaque métier est ou sera défini avec les activités et compétences attendues par les filières métiers. Pour chaque compétence attendue, 4 niveaux sont définis.
L’accord ne donne pas de durée minimale ou maximale de ce parcours ni de ses différentes étapes.
[Alors que le système précédent de promotion laissait indifférent les personnels qui ne souhaitaient pas faire acte de candidature, ce nouveau système à quatre niveaux présente l’avantage pour l’entreprise de remettre l’ensemble des salarié-es dans un parcours avec des étapes à franchir, même celles et ceux qui n’ont « rien demandé ». Il a été expérimenté pendant plus de 6 ans dans la relation client grand public par téléphone. Il a démontré la transformation de ces quatre niveaux en « parcours du combattant ». Dans l’accord, l’absence de garantie de durée de chaque étape et du parcours global est particulièrement pénalisante et laissera les mains libres aux directions. On a vu des salarié-es rétrograder de niveau au gré des évolutions des activités décidées par l’entreprise. L’accès à la promotion est resté la quête du « Graal » pour une grande partie des salarié-es concerné-es.)]
L’entreprise indique que les salarié-es en activité seraient positionné-es systématiquement au niveau opérationnel au lancement de l’accord Reconnaissance des Compétences et des Qualifications, pour être ensuite réellement évalué-es.
L’entreprise demande ainsi à chaque salarié-e de s’auto-évaluer, puis cette auto-évaluation, non obligatoire, est confrontée avec le-la responsable, compétence par compétence, puis le positionnement est validé par la ligne RH. L’expérience montre que la grande masse des salarié‑es, quel que soit le niveau, reste en opérationnel, peu importe l’expérience et les qualifications détenues.
L’accord prévoit que si la situation et le projet d’un-e salarié-e le justifient, un plan de développement des compétences est défini et planifié dans le temps. À l’issue de ce plan, si le-la salarié-e n’a pas acquis ou mis en œuvre les compétences attendues, le plan de développement des compétences doit continuer avec un accompagnement plus personnalisé en fonction des difficultés rencontrées. Si le-la salarié-e a acquis et mis en œuvre les compétences attendues, l’entreprise pose les principes selon lesquels le-la salarié-e bénéficiera d’une mesure de reconnaissance. Celle-ci se traduit par une mesure d’augmentation salariale mais pas forcément par une promotion. (voir ci-dessus pour le passage au niveau avancé Par 3-3 et aussi au chap. évolution professionnelle Par. 6)